- éructer
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• 1825 tr.; lat. eructare « vomir »1 ♦ V. intr. Littér. Renvoyer par la bouche les gaz contenus dans l'estomac. ⇒ roter.2 ♦ V. tr. Fig. Éructer des injures. ⇒ émettre, 1. lancer. « Dans ce “oh”, éructé du fin fond de la gorge, un monde de haine tenait » (Courteline).Synonymes :- roter (familier)● éructer verbe transitif Littéraire. Proférer : Éructer des injures.éructerv.d1./d v. intr. Rejeter avec bruit par la bouche les gaz venant de l'estomac. Syn. Fam. roter.d2./d v. tr. Fig. éructer des injures.⇒ÉRUCTER, verbe.A.— Emploi intrans. Rejeter avec bruit, par la bouche, des gaz de l'estomac. (Quasi-)synon. roter. Ayant ouvert la bouche pour parler, il éructa (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 27). Les châtelains régionaux me tapaient sur l'épaule après les repas, en éructant discrètement (COLETTE, Képi, 1943, p. 91).B.— Au fig., emploi trans., péj., fam. Exprimer bruyamment (une idée violente, un sentiment grossier). Supporter toutes les critiques que l'on m'éructe (FLAUB., Corresp., 1874, p. 136) :• ... l'épicière (...) restait sur le seuil de sa boutique, (...) le chignon défait, un œil au beurre noir, un poing sur la hanche, le balai à la main, le visage tout déformé par les gros mots qu'elle éructait...CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 146.— Emploi pronom. à sens passif. Un grand rire débraillé, canaille, dont les éclats tombent des fenêtres, dont les « ah, ah » s'éructent en gerbes à travers les lames des auvents (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 52).Prononc. et Orth. :[
], (j')éructe [
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1825 « rejeter bruyamment par la bouche les gaz contenus dans l'estomac » ici trans. (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, p. 102). Empr. au lat. class. eructare « rejeter, vomir » au propre et au fig.. Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. PAULI 1921, p. 54.
éructer [eʀykte] v.❖———I V. intr. Didact. ou littér. Rendre bruyamment par la bouche les gaz contenus dans l'estomac. ⇒ Roter; éructation.———II V. tr.1 Vx (sens latin). Vomir.1 (…) on criait déjà à l'indigestion de truffes, quand la nature vint au secours du patient. M. Simonard ouvrit sa large bouche, et éructa violemment un seul fragment de truffe qui alla frapper la tapisserie, et rebondit avec force, non sans danger pour ceux qui lui donnaient des soins.A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 126.2 Fig. et littér. Manifester grossièrement (des idées, des sentiments); faire entendre, dire, de manière grossière, vulgaire. || Éructer des injures. ⇒ Émettre, lancer.2 Ah ! ces flonflons gazeux qui pétillent dans les flûtes en cristal des gosses et ces refrains de foire qui s'éructent dans les hoquets de lampes qu'on remonte, dans les renvois bruyants des basses (…)Huysmans, la Cathédrale, p. 156.3 Dans ce « oh », éructé du fin fond de la gorge, un monde de haine tenait (…)Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 3e tableau, III.
Encyclopédie Universelle. 2012.